TR4A IRS : Restauration en cours 1/3


Cette rubrique est dédiée à notre ami Patrice Bertrand qui a entrepris la restauration de cette TR4A IRS depuis .... de nombreux mois! Voici son histoire, selon Patrice.
Ma TR4 est sortie en septembre 1966, sur sa plaque, il n'est mentionnée que son numéro de série : CTC66508 LO .
Lorsque l'on choisi d'acquérir une voiture ancienne, 2 solutions s'offre à nous : soit on choisit un véhicule restauré, où bien on se lance dans la restauration.
C'est la deuxième solution que j'ai choisi pour 2 raisons, tout d'abord le coût de départ moins important et ensuite le challenge d'une restauration de A à Z.
Il est vrai que ce n'est pas ma première restauration, je sais donc où je mets les pieds.
Viens ensuite le choix de la voiture, et grâce aux bouches à oreilles j'ai pu trouver dans la région de Toulouse cette TR4 tant recherchée.
Il est vrai que des TR on en trouve assez facilement, mais une Triumph en état d'origine ou presque à restaurer et sur un petit budget, le challenge était de taille.
J'adore ce moment où en rentre dans ces granges ou remise et on découvre ces véhicules tout poussiéreux qui attendent une âme charitable qui voudra bien leurs donner une 2ème jeunesse.
Après une négociation rapide, me voilà en possession d'une TR4 A IRS de septembre 1966. Elle avait reçu dans les années 70 un voile de peinture qui devait cacher la misère. Mais depuis toutes ces années, cette misère était ressortie au grand jour. Ainsi je savais où été ses points faibles.


Tout d'abord le chassis : en apparence entièrement d'origine sans aucune pliure
Ensuite la mécanique : moteur non bloqué, je n'ai pas essayé de le démarrer car la vieille huile peut entraîner de la casse.
La carrosserie : planchers et bas de caisse presque inexistants à certains endroits, le haut des ailes perforées, le bas des portières et la male perforées également.
Et enfin l'intérieur : entièrement d'origine avec des bouts de scotch noir pour retenir des morceaux de mousses.

Après une enquête minutieuse, j'ai pu remonter son historique jusqu'en 1969 date de son immatriculation sur Paris.
C'est une TR CKD (Complete Knock Down), c'est-à-dire que ma voiture a été montée à l'étranger. J'ai pu avoir cette information grâce au site " Heritage Motor Centre ". Par contre, ils n'ont pas pu me fournir le certificat de conformité.
Elle était de couleur rouge mais pas le classique signal red non, un rouge plus foncé.


LA RESTAURATION :

Dés son acquisition en novembre 2004, j'entreprends sa restauration.
Il faut faire preuve d'organisation, je mets en place un tableau de bord, avec le coût exact de la restauration (la moindre rondelle est comptabilisée), un journal qui me permet de garder une trace écrite de toutes mes actions et enfin les heures passées.
J'ai choisi de restaurer la carrosserie sur le chassis afin de la solidifier. Le chassis me servira de repère.
Dans un premier temps, je démonte entièrement l'intérieur en prenant soin de tout classer. Même ce qui reste du faisceaux électrique et repéré.
Les ouvrants et les ailes sont également démontés.
Jusque là aucune surprise, la rouille est bien au rendez-vous.
Le moteur est débarrassé de tous ses accessoires. La boite et l'overdrive sont séparés du moteur, et celui-ci est sorti du chassis.
(36 heures de novembre à décembre 2004)


Je profite de l'hiver 2005 pour restaurer toutes les pièces démontées : les accessoires du moteur (carburateurs, collecteur, filtres, démarreur, dynamo, pompe à eau…), le pédalier, le circuit de chauffage, les maîtres cylindres, les glissières de siège, les radiateurs (eau et chauffage).

En septembre 2005 je restaure l'overdrive et la boite.

A partir d'octobre 2005 je commence à poncer la carrosserie et à la traiter au Frameto ponçable. Cela va durer 2 ans et une centaine d'heures entre la coque, les ouvrants et les ailes.
En ce qui concerne les portières et la male, elles seront remplacées, l'aile AR droite également.
Une photo habituelle à voir sur les TR quand on enlève les ailes, il reste la misère.

En août 2008 je restaure les sièges et les panneaux de portes dont le symilie est récupérable. Les sièges sont donnés à un cellier pour changer les mousses et refaire les coutures. Pour les panneaux de porte je refais l'isorel.
Enfin, en décembre 2008 la coque part chez le carrossier pour se refaire une deuxième jeunesse (plus de 85 heures de travail). Les planchers et les bas de caisses sont changés, les arrêtes des supports d'ailes sont refait à l'identique (double feuillure), et divers points de rouilles coupés et refaits. Les jupes avant et arrière sont débosselés et alignés. Les ailes sont également revues (des trous à boucher et les arrêtes à certains endroits à refaire).

Pendant ce temps, le bloc moteur est nettoyé. Je me retrouve confronté à un petit problème : la culasse ne veut pas se séparer du bloc. Comme on voit sur la photo en faisant un pivot sur le centre de la culasse, elle a pu se soulever de 2cm (après un effort de plus de 20 heures échelonner sur 2 mois). C'est le premier axe qui coince, allez un petit effort et j'y suis presque….
En 4 ans, j'ai passé 500 heures sur la restauration, et je considère que j'en suis à la moitié du travail.


A suivre ……..